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The Riot Club : Si le Cercle des Poètes Disparus était passé du côté sombre de la force

Réalisateur : Lone Scherfing

Date de sortie : 31 décembre 2014

Genre : Drame, Thriller

Synopsis : Le Riot Club est réservé à l’élite de la nation. Ce cercle très secret d’Oxford fait de la débauche et de l’excès son modèle depuis 3 siècles. Miles et Alistair, deux étudiants en première année, ne reculeront devant rien pour avoir l’honneur d’en faire partie... (source Allociné)

The Riot Club ressemble au premier abord à une émission de télé-réalité de MTV. Ils sont jeunes, beaux, riches, intelligents (seule différence avec MTV) et absolument sans aucune limite. Et pourtant, c’est une vraie satire qui nous est dressée : non seulement celle d’une jeunesse dorée, mais aussi celle des systèmes politiques et des institutions élitistes qui permettent aux dirigeants de se reproduire. La morale en est très noire : les plus riches et puissants s’en sortent toujours, que ce soit avec leur argent ou grâce à leurs réseaux.

La référence au Cercle des Poètes Disparus est assumée à coup de « Carpe Diem » et le personnage d’Alistair Ryle semble au premier abord ressembler à celui de Todd Anderson (riche famille, père autoritaire, dans l’ombre de son frère, il n’ose pas vraiment tenir tête à son père…). Mais son masque tombera vite et l’on découvrira qu’il est prêt à tout et se fiche des conséquences de ses actes. Il est la seule personne qui compte à ses yeux. Ses motivations sont sous-entendues : ne pas rester dans l’ombre de son frère mais reprendre le flambeau familial et surpasser les membres de sa famille qui sont entrés dans le club. Cela n’excusant bien sûr en rien son comportement.

Miles Richard est lui bien plus humain. Au début du film, il est presque deux personnages à la fois : le Milo du Club et l’homme qu’il est avec Lauren. L’un est débauché et viscéral, l’autre, doux, paraît éloigné de cette jeunesse dorée. A la fin du film, ils ne feront plus qu’un et certains de ses traits de caractère prendront l’avantage sur d’autres. C’est un personnage tout en finesse.

J’ai aimé le fait que l’on sache comment le Club est né et comment il a traversé les âges jusqu’à aujourd’hui. Les décors naturels sont superbes, un mélange entre Oxford et Poudlard (la salle du dîner). La lumière est belle, délicate et tamisée dans les scènes en journée et bien plus violente dans les scènes de nuit.

Au début, on se surprend à aimer ces 10 garçons dans leur folie débauchée, à les envier. Puis plus le film avance et plus on se met à les détester. Pas par jalousie, comme le suggère Alistair, mais parce que l’on se rend compte à quel point ils sont inhumains, condescendants et pourris par l’argent et par leur éducation archaïque et privilégiée. Générations après générations, ce sont les mêmes. Alors voilà peut-être le problème du film, il est un peu trop manichéen. Certes, une partie des « fils à papa » est comme cela mais peu d’entre eux vont aussi loin que dans le film. Bien heureusement, le personnage de Miles Richards rattrape la situation en teintant de nuances le propos du film. Soyons clairs, TRC est là pour choquer, c’est indéniable. La critique est délicieusement acerbe et le « trash » est assumé.

Le casting est bon, avec de jeunes acteurs plus ou moins connus mais tous bourrés de talent. Sans nuls doutes, nous les reverrons bientôt. Une mention particulière pour Sam Clafin dont la performance est impressionnante (la folie et la rage finissent par se lire dans ses yeux) et renforcée par les jeux de lumières évoluant sur son visage au fur et à mesure où il devient monstrueux.

Alors oui, The Riot Club ne sera jamais le Cercle des Poètes Disparus – ils n’ont d’ailleurs pas du tout le même but –mais malgré quelques longueurs, il faut lui reconnaître un casting remarquable et une vraie volonté de tirer un portait satirique de la débauche dont fait preuve la jeunesse dorée et d’imaginer jusqu’où elle pourrait aller. A voir en VO, of course, pour le délicieux accent british des acteurs. 3/5

Tag(s) : #Drame
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